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Erwann Gouadon

28e Colloque international de la revue L'autre : À qui appartiennent les enfants ? Clinique géopolitique de l'enfance en souffrance

Les 6 et 7 juin 2024 au Campus Condorcet (93322 Aubervilliers)


28ème colloque international de la revue L'autre

L’enfant est inévitablement inscrit dans ses filiations paternelle et maternelle, porté par ses ascendants et au-delà, par ses groupes d’appartenance. Nous savons, depuis Freud, que tout individu mène une double existence, à savoir "qu’il est à lui-même sa propre fin" mais aussi qu’il est "assujetti contre sa volonté" en tant qu’il est le "maillon d’une chaîne" généalogique (Freud, 1914). De fait, l’enfant reçoit un héritage psychique, social, religieux et culturel. Dès sa naissance, il porte un “mandat transgénérationnel” (Lebovici, 2009), qui a comme essence les conflits infantiles de ses parents et dont il fera sien dans sa construction. Ainsi, l’enfant se construit en lien avec les problématiques et histoires familiales de ses parents et plus généralement de ses ascendants.


Toutefois, si l’enfant "appartient" à sa famille, à sa filiation, l’évolution socio-historique de son statut et notamment la convention internationale des droits de l’enfant, promulguée par l’ONU en 1989, le fait également advenir sujet de droit. En France, différentes lois voient le jour et notamment la création de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et la mise en place du défenseur des enfants. Le principe est, ainsi, de protéger tous les enfants victimes de maltraitances et/ou de négligences, principalement dans les familles. L’État s’implique donc désormais pour "l’intérêt de l’enfant", cela induisant une sorte d’ "ingérence de l’État" au cœur des familles (Ségalen, 2010). Pour l’enfant, les choses ne sont pas simples car il doit, désormais, se débrouiller entre "appartenance" à la famille et "appartenance" à l’État. D’autant que ces différentes "appartenances" sont parfois divergentes, voire conflictuelles quand elles ne sont pas perverties par des réalités socio-historiques et culturelles passées et/ou leurs continuités contemporaines. En outre, de nouvelles questions se posent très régulièrement ces dernières années, en lien avec un contexte social, politique et géopolitique particulièrement violent envers les enfants et les adolescents.


Que se passe-t-il, par exemple, lorsque le bébé, l’enfant ou l’adolescent se trouve désaffilié de sa famille d’origine dans des situations singulières telles que l’adoption, le "confiage"  comme c’est le cas dans certaines sociétés traditionnelles, ou bien lorsqu’il s’agit de décisions judiciaires ou d’initiatives d’État, et que l’institution a comme mission de séparer, parfois de façon irréversible, l’enfant de ses parents ? Qu’en est-il des enfants en situation de handicaps ? Entre famille et institution(s)... Qu’en est-il également des enfants issus des nouvelles formes de parentalité ou de procréation ?


C’est aussi le cas de nombreuses situations spécifiquement violentes et traumatiques comme pour les enfants isolés non accompagnés, en terre étrangère. C’est d’ailleurs le cas des enfants de La Réunion d’hier et d’aujourd’hui, etc. C’est aussi le cas des enfants comoriens de Mayotte, livrés à eux-mêmes et à la violence de la survie, car, trop souvent séparés de leurs parents considérés comme "immigrés". Qu’en est-il, aussi, de ces enfants qui font le choix ou se trouvent contraints de rompre le lien avec leurs familles pour rejoindre les rangs de groupes extrémistes ? Qui/que fuient-ils ? Et de qui deviennent-ils le problème ? De même pour les enfants dits de "retour de zone d’opération de groupements terroristes".


Qui va alors prendre soin du bébé, de l’enfant et de l’adolescent dans ces situations ? Comment se construisent-ils ? Quel devenir ont-ils ? À qui appartiennent-ils ?


Inscription gratuite au colloque international de la revue L'autre :



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